[Castor74]

Bonsoir, je termine le tour des espèces rencontrées en Algarve. À quelques banalités près…
Ici, quelque chose d'assez curieux, c'est la première fois que je rencontre cette plante (endémique, ce qui l'explique...). Observée le 20 mars dernier près du vieux couvent en ruines de Nossa Senhora do Desterro, à Monchique, au nord est de Lagos.
Je vous expliquerai à la fin de ce post pourquoi la visite de ce vieux couvent, détruit lors du terrible tremblement de terre de 1755, est assez extraordinaire…

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[Ghislaine]

Bonsoir Castor, que de beautés,
cela me fait penser à de la lavande après....

[Castor74]

Bonsoir Ghislaine, oui, c'est bien une lavande!!!

[Y.Courtieu]

Bonsoir Ghislaine, oui, c'est bien une lavande!!!

C'est la verte, présente en Espagne et au Portugal, au sud.

[Castor74]

Oui. Vive internet!

[Jplm]

Merci de nous faire connaître cette espèce. Google Lens l'avait aussi et cette fois sans la comparer à un peuplier.

Jplm

[Castor74]

Bonjour, je n'avais aucune idée de l'existence de cette lavande avant. Une véritable curiosité. Comme prévu, je vous livre mon impression après la visite de ce très curieux couvent…

Voici donc la description de la visite de ce très curieux endroit… Quand vous arrivez à Monchique, vous ne pouvez pas manquer les ruines de ce vieux couvent, perché tout en haut du village. En gravissant les petites rues en pente, vous finissez par quitter les dernières maisons et emprunter un antique chemin caillouteux qui s'insinue dans une forêt. L'ambiance s'assombrit, car la forêt est dense... Au fil des pas, vous rencontrez un premier personnage très curieux. C'est un guitariste qui joue quelques notes discordantes, assis sur un rocher. Il a déposé l'étui de son instrument au milieu du sentier et disposé dessus quelques pièces de monnaie pour inciter le rare passant à en déposer une aussi. Sans dire un mot, il descend de son rocher et vous suit des yeux bizarrement… Sans vous en rendre compte, vous hâtez le pas... Cent mètres plus loin, vous rencontrez un second personnage, encore plus curieux, qui vous fait de grands gestes. Même si vous ne parlez pas le portugais, vous comprenez qu'il vous invite à visiter... Et là, l'inquiétude commence à se faire sentir... Bien qu'on n'ait pas l'habitude d'être méfiant, la crainte de subir un guet-apens devient très présente... Après tout, l'endroit est très désert, sombre et silencieux. On décide quand même de le suivre. Tout est délabré, poussiéreux, noirci par des centaines d'années d'abandon. Les murs et les plafonds sont écroulés, le sol n'existe plus, tout est froid et humide. Plus rien n'indique que c'était un édifice religieux. On traverse une première pièce dans laquelle le personnage semble avoir élu domicile… Une pauvreté inouïe... Partout, des poules, des lapins, des canards vont et viennent et passent dans nos jambes en permanence. Notre guide nous invite à passer d'une pièce à l'autre en passant par des couloirs très étroits encombrés par des pierres tombées du plafond. La végétation a très largement repris le dessus, les ronces ont tout envahi, et des arbres centenaires s'appuient sur les vieux murs. Très enthousiaste, l'habitant des lieux nous entraîne dans une pièce à l'écart en disant fièrement "azulejos, azulejos"... Effectivement, un peu inquiets quand même, nous entrons dans un large espace où on peut encore apercevoir sur un mur les restes d'une fresque aux célèbres carrelages bleus...
Mais le ciel s'assombrissant, nous nous dépêchons de quitter les lieux avant l'orage, non sans avoir donné deux euros à notre guide, qui se répand en remerciements... Au moment de partir de ce lieu crépusculaire, il nous appelle pour nous montrer ses deux chats, des matous efflanqués "très efficaces pour chasser les rats"...

[Ghislaine]

Bonjour Castor,
Mais quelle histoire et tu as pu en discuter avec quelqu'un.e?

[Castor74]

Bonjour Ghislaine, j'ai regardé en rentrant sur certains sites de voyages, qui relatent en effet cette curieuse visite. Très surprenant!

[Ghislaine]

Comme tu raconte, je n'aurai pas osé faire cette visite.

[Jplm]

Curieuse atmosphère en effet. Déjà le nom (Notre-Dame de l'exil) n'est pas gai mais avec ta description... Comme quoi les pays inondés de soleil ont aussi leur part d'ombre et de mystère.

On peut aussi voir le côté économique : Monchique est un trou total, dont le seul site consiste en quelques vieilles pierres sans grand intérêt archéologique - mais grâce à cet accueil étrange, c'est une étape dont tu te souviendras, et nous aussi ; d'autres iront peut-être visiter, voici ce monastère délabré devenu une curiosité, sans compter sa lavande verte !

Jplm

[Castor74]

En effet, lorsque je raconte cet épisode des amis, ils me disent que c'est à peine croyable… Et pourtant… Monchique n'est pas un village si triste que ça, le petit centre-ville est agréable avec quelques cafés et restaurants qui servent une cuisine locale, et il n'est qu'à trois quarts d'heure de route de la côte. C'est un ami portugais qui me l'a conseillé. La route pour y mener, bien qu'elle soit relativement déserte, regorge de talus sur lesquels la flore est superbe… Si vous voulez visiter le couvent, vous êtes prévenus, l'ambiance est spéciale...

[Castor74]

Petit complément géographique... Vous noterez la beauté des plaques de rues…

[Nommo]

J’ai un faible pour un autre vert lusitanien, le vinho verde que les portugais consomment dans un verre et non dans un bol comme le vin rouge.

[Castor74]

Oui, je l'ai goûté une fois, mais je ne suis pas fan. Par contre, on adore avec ma femme la ginja...